Destruction directe d’individus
L’impact des incendies de forêt sur les populations de tortues est très important en particulier à cause de la fréquence de ces perturbations. Les taux de mortalité enregistrés après incendie sont très élevés (entre 60 à 85% des individus).
La reconstitution des populations après le passage du feu est très lente et ses effets peuvent se prolonger près de 30 ans après l’incident. La répétition des incendies sur une trentaine d’années conduit en général à la disparition de l’espèce sur le site touché.
Tortues d’Hermann calcinées rassemblées manuellement après le passage du feu
► Il convient donc, plus que jamais, de respecter les consignes de sécurité pour la lutte contre les incendies de forêt en période estivale.
La mécanisation des travaux forestiers (débroussaillage à fins de Défense de la Forêt Contre les Incendies - DFCI) ou agricoles (fauche, gyrobroyage pour l’entretien de parcelles pâturées) entraîne une forte mortalité chez la Tortue d’Hermann.
Les débroussaillages à but de DFCI (pare-feu, entretien des abords de routes, entretien autour des habitations) ont souvent pour effet de rendre le milieu temporairement favorable aux tortues (ouverture du milieu) ce qui rend l’espace attractif pour les individus situés à proximité de la zone traitée. Elles se trouvent donc menacées à chaque passage des engins.
Individus tués suite au passage d’engins de débroussaillement ou d’entretien agricole
D’une manière générale, les accidents dus aux engins mécanisés de débroussaillage représentent plus d’1/3 des soins vétérinaires prodigués aux tortues sauvages. Cependant, les travaux forestiers participent aussi à la protection de l’espèce en limitant la propagation des incendies.
► Il convient donc de les maintenir tout en favorisant l’emploi de pratiques adaptées limitant les impacts dans les zones prioritaires à la conservation de l’espèce.
Avec l’Homme, deux autres prédateurs exercent une forte pression sur les tortues dans le milieu naturel.
Les chiens débusquent et capturent fréquemment des tortues et peuvent les blesser ou les tuer. Dans la plaine des Maures, le nombre de spécimens portant des traces de crocs sur leur dossière est très important, notamment à proximité des zones habitées ou des lieux très fréquentés.
La prédation exercée par les sangliers semble également être une menace non négligeable, d’autant plus que dans le Var les populations se sont fortement développées au cours des 30 dernières années. Les zones de ponte et les juvéniles sont particulièrement touchés.
Chiens non tenus en laisse dans les espaces naturels et sangliers, des menaces directes pour les tortues